Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Oscherus In Musica
Oscherus In Musica
Derniers commentaires
Oscherus In Musica
8 novembre 2011

Saint Vitus - Hallow's Victim

SAINT-VITUS-Hallows-Victim 

Style: Doom Metal

Année: 1985

Format: album

Label: SST Records

Pays: U.S.A.

 

Révélé par le biais de leur excellent premier album, bien que son retentissement fût tout de même assez restreint à l’époque tant le groupe eut du mal à trouver un certain écho, en raison notamment de son appartenance à un label typé hardcore plutôt que metal, et conforté dans ce statut par le mini The Walking Dead, Saint Vitus ne tarda pas à leur donner un successeur. Le groupe nous proposa donc en cette année mille neuf cent quatre vingt cinq le présent Hallow’s Victim. Ces sept nouvelles compositions vont finir d’asseoir sa réputation au sein de la scène doom metal sans toutefois verser dans un immobilisme d’un point de vue purement stylistique, comme l’annonçait en partie The Walking Dead.

Si la proximité des deux albums laissait craindre une redite, il n’est en justement rien à l’écoute de cette réalisation. Bien entendu l’on retrouve ici presque tous les éléments figurant sur les précédentes réalisations, caractéristiques même de la personnalité affirmée des californiens: une lourdeur conséquente de leur propos, de très bonnes compositions mettant en exergue une certaine inspiration, une production on ne peut plus rêche et une rare cohésion au sein du groupe. En fait, la seule différence manifeste entre ces deux réalisations provient du tempo général de l’album. En effet, là où le premier album voguait très fréquemment dans une délicieuse lenteur, l’on est surpris par le parti pris du quatuor pour des rythmes volontiers plus rapides. L’on est évidemment loin d’atteindre les pointes de vitesses à laquelle nous habituait à l’époque toute la vague de speed metal, mais toujours est-il que le groupe évolue assez fréquemment dans un registre mid tempo, comme c’est le cas sur War Is Our Destiny ou bien encore The Sadist.

Est-ce la proximité avec la scène hardcore qui a induit cela – rappelons que le label du groupe n’est autre que celui de Greg Ginn, guitariste des légendaires Black Flag – ou bien l’incompréhension du public ? Il n’en demeure pas moins que le groupe a gagné en vélocité tout en conservant sa facette plombée, donnant ainsi l’impression constante sur toute la durée de l’album d’assister à une charge d’un troupeau de mammouths en rut, d’autant qu’il ne se prive pas de temporisations nettement plus pesantes. Cela étant dit, passer l’effet de surprise, l’on ne peut résister à cette collection de titres puissants et ce ne sont pas les assauts que constituent War Is Our Destiny et White Stallions qui vont contredire cet état de fait, et encore moins le furieux Hallow’s Victim, quasiment punk dans l’esprit et d’une rare vivacité, même si le naturel du groupe revient de manière éparse. Toutefois, ce dernier renoue fort heureusement avec ce qu’il sait faire de mieux, c'est-à-dire nous proposer des titres plus lents et tortueux, comme les titres Pray For The (M)Asses et surtout le très bon Mystic Lady.

Malgré une formulation volontiers plus incisive, Saint Vitus demeure fidèle aux principes énoncés sur leurs précédentes œuvres. Ainsi, l’on retrouve toujours ces riffs à la fois simples et pourtant géniaux de Dave Chandler, nous démontrant encore une fois tout son talent dans ce registre. Il en va de même pour ses soli, avec à la clef ce travail singulier dans son jeu, presque bruitiste ou en tout cas très agressif, mais qui sied si bien à la musique. Son mérite ne serait rien s’il n’était pas épaulé par cette très bonne cellule rythmique composée du très bon bassiste Mark Adams, qui ne se contente pas uniquement de suivre à l’unisson la guitare de son acolyte, et du très efficace Armando Acosta et sa frappe de mule qui apporte ainsi toute sa puissance à l’ensemble. A tout cela vient se greffer l’excellent chant de Scott Reagers, dans son style unique assez torturé et qui donne une petite touche d’aliénation chez cette formation. La production quant à elle est toujours aussi dépouillée, pour ne pas dire primaire, mais elle a tout de même l’atout de posséder ce son à la fois sale et chaud qui laisse entendre chaque instrument.

Au final, ce Hallow’s Victim est une bonne réalisation, même si elle n’est pas du même niveau que l’impressionnant album éponyme. Saint Vitus a pourtant évité l’écueil de la redite du premier album, sans toutefois se renier. Surtout, le quartet nous surprend tout de même avec un rythme généralement plus rapide, registre dans lequel il conserve toute sa maestria même s’il faut avouer qu’il excelle surtout dans ses longues pièces tortueuses, qui sont malheureusement peu nombreuses sur cet opus. Malgré tout, ce disque est efficace et possède des titres de qualités homogènes, et au final un certain charme, en raison sans doute de la présence de cet excellent chanteur qu’est Scott Reagers. Bref, ce deuxième album est bon dans son ensemble, mais il a tout de même pour principal défaut de succéder à l’éponyme et de précéder l’excellent Born Too Late. Il marque aussi la fin de la première mouture de Saint Vitus, puisque Scott Reagers quittera la formation peu de temps après pour seulement revenir une dizaine d’années plus tard. Ce disque vient d'être réédité par le label allemand The Church Within.

Publicité
Commentaires
Archives
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 434
Publicité